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BANDCAMP

PANORAMAS

 

Philippe Siegfried raconte :

Dans les premiers mois de 1980, après deux années passées à Londres , je débarque à Paris à la gare du Nord avec ma Telecaster, un Vox AC30, un magnéto à bandes et la tête encore pleine de musique... Le groupe anglais dont j'avais été le guitariste en 78/79, les KAMERAS, s'était séparé, et le squat glacial où j'habitais, au nord de Brixton, allait être rasé dans les mois suivants.A Paris, je trouve une chambre sous les toits dans un vieil immeuble au pied de Montmartre, rue Caulaincourt. Dans une des chambres voisines, vit un photographe allemand, Thomas Haus, qui devient rapidement mon ami.


Ayant découvert the HUMAN LEAGUE et The NORMAL en 1979 à Londres, je fais l'acquisition d'un synthétiseur Korg MS20. Les semaines qui suivent sont passées à expérimenter dans ma chambre avec les filtres et les formes d'ondes. Un jour, je trouve un réglage qui produit des séquences, réglage qui sera à l'origine d'un des titres-phares des Panoramas, Amanda...

 

A l'automne de 1980, un après-midi, je me pointe à la boutique New Rose, près du boulevard St Michel, un bon endroit à l'époque pour trouver des vyniles punk/new wave, et à coté de moi je remarque un gars qui cherche dans le bac des singles ... du MONOCHROME SET !
Of course, je le branche, il s'appelle Jef Gondek, on parle, il aime aussi WIRE, BAUHAUS et JOY DIVISION, mais on en reste là. Une ou deux semaines plus tard ayant été, depuis mon adolescence passée dans des lycées proches des petits cinemas pas chers du quartier Latin, un cinéphile plus ou moins averti, après une projection du sublime " Sunset Boulevard " de Billy Wilder, parmi les 5 ou 10 spectateurs présents, quand la lumière se rallume, je vois Jef et sa copine Babeth. Selon lui, j'étais en compagnie d'une jolie blonde irlandaise qui trainait à Paris et faisait un peu le mannequin. Son nom était Oona Reagan, Elle s'est mariée plus tard avec Eric Weber, ex-bassiste de Casino Music.... Anyway, on va boire un verre, il a étudié le cinéma pendant 3 ans. On parle Von Stroheim, Gloria Swanson, De Mille, Mankiewicz, Ava Gardner, Orson Welles, Marlene Dietrich....Pas évident de trouver à Paris à l'époque quelqu'un qui aime à la fois le Monochrome Set et Eric Von Stroheim, mais ce sont les voies étranges du destin...
Je dois préciser qu'à Londres en 78/79, j'allais souvent au ICA ( Institute Of Contemporary Arts ) sur The Mall, près de Trafalgar Square, pour voir les programmes thématiques qu'ils proposaient, souvent autour de réalisateurs ou actrices mythiques des années 30/40, et le ticket était très peu cher, pas mal pour des purs fauchés comme moi...

Par un autre fait du hasard, certains diront le karma, il s'avère que Jef habite rue Lamarck, à 5 minutes à pied de chez moi, coté nord de la Butte Montmartre. Quelques jours plus tard, je l'invite dans ma piaule et je lui passe les bandes des 2 titres que j'ai enregistré à l'été 80 chez Eric Weber, à l'époque bassiste de Casino Music, dans leur local de répétition, situé dans une belle maison située le long du bois de Vincennes. C'est là que je fais aussi la connaissance de Gilles Riberolles, l'autre membre de Casino Music. Jef aime les deux titres " Never Before Dark/Queens Of Silence ", et je lui parle de mon projet de former un groupe. Il joue déjà de la guitare et possède une belle Guild acoustique. Problème : pour mon projet de groupe, j'ai besoin d'abord d'un bassiste pour mettre les titres en place... No problem, Jef va aller avec son frère André dans un magasin d'instruments situé à la Porte St Martin et échanger sa Guild contre une basse Gibson Ripper, couleur blonde, dotée d'un son clair et puissant.
Il faut préciser en outre, que Jef Gondek travaille à cette époque comme ingénieur du son dans un petit studio 16 pistes appelé Laguna et situé lui aussi dans le 18ème, près de la rue Ordener. La plupart de leurs clients sont des musiciens africains, vu la proximité avec le quartier Barbès/ Chateau Rouge, les tarifs raisonnables et un bon son. Jef m'a raconté que parfois, certains groupes africains débarquaient avec leurs femmes et leurs enfants, et because la longueur des sessions, ils amenaient leur bouffe sur place !
Pas de problème de ménage avec nous, on a juste débarqué avec guitare, basse et synthé pour enregistrer les trois titres de ce nouveau groupe désormais appelé Panoramas.
Pourquoi Panoramas ? Pour deux raisons : primo, étant fan des Doors, j'avais depuis des lustres un bouquin des poésies de Jim Morrison et dans l'une d'elles, il était questions de panoramas, mais c'était juste un nom que j'aimais. Puis à mon retour de Londres, un jour que je me baladais sur les Grands Boulevards à Paris, j'ai remarqué qu'un des passages chers aux surréalistes était appelé Passage Des Panoramas, et là ça été le déclic : Panoramas ou les Panoramas, c'était l'idée. On a donc enregistré trois titres à Laguna, en live, avec le boss du studio à la batterie. Ces trois titres, Amanda, Le Secret Des Pharaons et Future Star, copiés sur K7, vont faire le tour des boites de disques de Paris.
Entre temps, en fait plus ou moins au même moment, par des amis communs, on a rencontré notre batteur, Laurent Le Diberder, qui outre le fait qu'il jouait de la batterie et avait une belle gueule à la Jean Louis Trintignant version new wave, avait l'immense avantage de posséder un studio de répétition situé dans une impasse donnant juste sur la Place Clichy, toujours le quartier ! Au synthé, on avait aussi trouvé une sorte de branque appelé Fred Nuzzo, qui possédait un magnifique et très cher instrument, un Oberheim avec plein de boutons, mais qu'il ne parvenait à faire fonctionner comme on le voulait qu'une fois sur deux, et encore... Je dois avouer, que parfois, totalement excédé, je lui ai foutu des baffes ! Cela dit, plus tard, il parait que Fred Nuzzo a fait une sorte de belle carrière dans la mode...
Après quelques concerts à Paris, en aout 1981, je reçois un jour un appel d'un certain François Catach me disant qu'il avait écouté notre K7, qu'il aimerait me rencontrer et qu'il était directeur artistique chez Polydor. Whoa ! Quelle surprise ! Le jour dit, je me pointe chez Polydor, toujours et encore dans une petite rue donnant sur... la Place Clichy ! Ca ne s'invente pas....
Ils aiment les 3 titres, mais surtout Amanda, et me proposent un contrat pour un single. Je leur dis que je préfère un maxi 4 titres et un single, plus une avance et du matos, guitares et amplis. Ils disent OK et m'invitent au resto...

 

En octobre 81, on se retrouve Jef et moi au studio Ferber pour enregistrer 4 titres, Amanda, Le Secret Des Pharaons, Future Star et un nouveau morceau Sinbad The Sailor. Il faut préciser que, dans la grande tradition des maisons de disques, on a dû choisir pour le studio un autre batteur. J'ai choisi Frederic Godard, car j'adorais son jeu sur le disque de Suicide Romeo. Pour les synthés, outre moi avec mon MS20, une vraie pointure de studio, Georges Rodi, est venu pour les synthés polyphoniques. Et je dois dire qu'il a bien contribué à matérialiser certains sons que j'avais dans la tête.

Quand le maxi et le single sont sortis, ça a plutôt bien fonctionné, articles de presse, radios etc... " Amanda " va devenir un titre-culte de l'électro-pop; en single il va sortir en Australie et en Nouvelle-Zélande, Steve Strange du groupe anglais Visage le passe dans ses soirées Club For Heroes à Londres et New York...

Single néo-zélandais

Entre temps, pour la scène, Gilles Riberolles nous a rejoint à la guitare et au synthé. Ma copine Claudine Demont s'occupe des projections qui accompagnent notre show, principalement des images/diapos de films ou comédies musicales des 30's/40's/50's. Avec cette formation, les Panoramas jouent, uniquement à Paris, dans des endroits comme le Musée Grévin, le Bataclan, le Gibus, souvent au Rose Bonbon (27 & 28 mai 1982) et enfin à l'Olympia pour le festival Le Rock D'Ici, le 1er juillet 82 avec Indochine, Rita Mitsouko et les Civils. Ce sera notre dernier concert, car les relations avec Polydor sont devenues, disons, difficiles... La raison ? Mon ami photographe Thomas Haus, qui avait réalisé les photos de la pochette du maxi et du single, avait trouvé un plan de co-production pour réaliser une vidéo avec FR3, la chaine publique française. Ils avaient aimé " Sinbad The Sailor," et proposaient de filmer une video à Essaouira au Maroc, simplement nous, les Panoramas avec un look oriental/turbans, jouant avec nos instruments sur le pont d'un de ces jolis bateaux de pêche marocains dans le port d'Essaouira, avec les murailles en fond. Pour moi, comme orientaliste de longue date, c'était le rêve. Seule condition : FR3 financerait la moitié, et le reste serait à la charge de Polydor.
Il faut se rappeler qu'en 1982, l'aube des 80's, on est juste au début de MTV et des vidéos clips. Of course, je sais ça, et je vais proposer le projet à Polydor. Etant sans doute très naïf, je crois que le but d'une maison de disques est de vendre le plus de disques possible. Le maxi-4 titres et le single ayant fait de bonnes ventes pour un début, je pense qu'une bonne video qui passe en boucle ne pourra qu'augmenter notre visibilité et donc nos ventes. Leur réponse ? On n'a pas de budget...

Après divers échanges en faveur ou en défaveur du projet, en juillet 1982, Polydor met fin à notre contrat, alors que nous avons déjà vendu 13000 exemplaires du maxi-4 titres et du single, un début très prometteur pour un nouveau groupe, et que nous avons assez de titres inédits pour un album.
Dans les mois et les quelques années qui suivent, aucune compagnie de disques à Paris ne voudra plus nous signer, une véritable malédiction qui reste pour moi, à ce jour, un mystère... Or maybe not...

Philippe Siegfried (juillet 2019)

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec Gilles Riberolles

 

 

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