Prologue : Le destin, par l'entremise d'une petite annonce épinglée sur les murs du disquaire "Sweet Harmony" fait se percuter les chemins de Gil Gonet, en quête d'un groupe punk-rock et ceux de Nicolas, Vincent et quelques autres, avides de la formule idéale pour exprimer leurs frustrations adolescentes. Automne 1978 : LAXATIF 126 voit le jour sous la forme d'un trio. Exit les bœufs et autres temps perdus sous formes de reprises rituelles, Vincent et Gil se chargent des compos. La rue de l'Acédémie peut, la première, se targuer d'avoir accueilli le groupe en live, même si c'est au lycée d'Ifs que Laxatif 126 donne son premier vrai concert public en avril 1979, en première partie de SCORBUT. Une poignée de mois et quelques concerts plus tard, la formule à trois montre ses limites. Ils font appel aux talents de chanteur et d'auteur de Didier Gonet qui sera dorénavant le seul parolier du groupe.

Septembre 1979 : Pour sa première apparition publique en quatuor, LAXATIF 126 s'offre la prestigieuse scène du Palace de Cabourg, devenant ainsi le premier groupe normand à fouler ces mythiques planches. En digne héritier d'une certaine tradition issue du glam rock, LAXATIF 126 soigne autant l'image que le son, citant plus aisément les influences de la chanson réaliste d'après-guerre que celles de la new-wave britannique. Pulsé par un vrai répertoire, désormais exclusivement co-signé par Gil et Didier Gonet, le groupe collectionne les heures de studio, les séances photos et additionne les concerts un peu partout, en ces temps héroïques où dénicher la moindre dtae relève de l'exploit. Il faut dire qu'à cette époque, coincée entre le Riva Bar et la MJC d'Hérouville-Saint-Clair, la scène rock locale semble parfois mal barrée.

Eté 1980-printemps 1981 : Période de silence… LAXATIF 126 effectue son retour à Caen après une année d'absence, en investissant la salle du Sépulcre le 9 mai 1981, devant 350 personnes laissant quelque peu perplexes les rockers grand teint et les punks patentés ; le groupe mélange les genres et saupoudre ses compositions d'ambiances cabarets, de tangos et de valses. Et ce, dix ans avant tout le monde, qui dit mieux ? Le dernier concert caennais de LAXATIF 126 a lieu en janvier 1982 à l'initiative de Radio Fusion au Country Bar, Rue Arcisse de Caumont en lieu et place de l'actuelle Garsouille. Mais c'est à L'Aigle dans l'Orne (Voir BALL'S), quelques jours plus tard en mai, que s'égrainent les derniers accords en live lors d'un mémorable festival. Pourtant en juin de la même année, le groupe entre une ultime fois en studio pour une maquette de cinq titres, qui sonne le glas de cette épopée.

Dès le début des années 80, la route de LAXATIF 126 croise celle de William SHELLER qui, séduit par la simple écoute d'une cassette, se met en tête de devenir leur producteur exclusif. Un producteur atypique pour une collaboration hors normes qui de sortie d'album sans cesse repoussée en promesses non tenues aura raison de la santé morale du groupe, bien plus sûrement que n'auraient su le faire les plus violentes disputes. Epilogue : Au cours de l'été 1982, le clash de LAXATIF 126 est inéluctable. Entre plages dorées et terrasses ensoleillées, le divorce est de fait consommé. LAXATIF 126 devient AMOUR PUZZLE.

Merci au label Mémoire Neuve