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Bonjour , bienvenue chez CAMELEON RECORDS, le but étant de represser
des vinyles déjà édités mais introuvables ou trop onéreux. Punk, hard, garage, new-wave, folk, soul, seule l'écoute prédomine
dans le choix.

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87ème référence, DOUGLAS

Ce 45tours deux titres sorti en Belgique fin 1968  est devenu une pièce très rare. Recherché pour sa fameuse face B « Si Je Buvais Moins », un titre garage rock avec une pointe psyché, est imparable. Ce qui fut aussi difficile,  c’est de retrouver l’homme, n’habitant pas le même pays, c’est tout de suite moins évident car je ne peux faire appel à mes relations  qui aide régulièrement le label. Autant raconter par sauts de puces cette histoire, que certains trouveront longue et hors du sujet principal. 

La première personne retrouvée pour ce projet fut Paul Deneumoustier, le co-auteur de titres édités sur d’autres disques de Douglas, sortis en 1967 et 1968. Paul fit partie du groupe les DOLLARS (après un passage dans les Enfants Terribles), groupe belge ayant sorti quelques 45 tours, dont 2 EP en France, sans rencontrer un franc succès, on peut le dire. Une folk pop classique à l’écoute aujourd’hui, influencée par Bob Dylan et le Kingston Trio, parfaitement ancrée dans le son des années 65/66, qui reste majoritaire dans les classements des hit-parades de l’époque que ce soit en Belgique ou en France. Mais Paul n’en est pas à son coup d’essai. 

 

 


En effet, cet auteur a déjà sous le pseudonyme Paul Davera écrit un gros tube en 1962 qui a marché  particulièrement en Belgique, mais aussi dans le monde entier : « Madison Go » par James Curtis & The Madisons, où il tient la guitare. Hormis une édition française qui est parue sous la forme d’un single (sans pochette) et d’un EP chez Decca, il sera publié également en Espagne, Italie, Grèce... Ce groupe est une création de Paul (il y tient...) et de Julien, le patron d’un des deux dancings à la mode à Bruxelles, qui est le chanteur et le leader sur scène du groupe. Profitons de l’excellent site Mémoire 60/70 sur le rock belge pour plus de détails :

Début des années 60. Deux dancings de la capitale se disputent le leadership des soirées nocturnes de Bruxelles : les Cousins, tenu par Jean-Paul Wittemans  et le Ben-Hur patronné par Julien, alias James Curtis. Le premier est admirablement situé avec vue de son balcon sur la Grand Place et l'autre à quelques encablures dans une petite rue très animée, la rue marché aux fromages. Deux patrons dynamiques qui en veulent, deux styles radicalement différents avec un objectif semblable : rallier l'ensemble de toute la jeunesse dorée bruxelloise. Les deux boss ne s'adorent pas, mais se fréquentent régulièrement et même s'estiment. Ce qui ne les empêche pas de s'espionner l'un et l'autre par clientèle interposée. Mieux vaut savoir ce que mijote le voisin. Ainsi lorsque Jean-Paul démarre très fort en débusquant l'orchestre LES COUSINS qui immortalisera son Club avec Kili Watch, Julien réagit en accueillant chez lui tous les orchestres à la mode du moment. Arrive alors, la bombe du twist ! Une danse phénomène ! Jean-Paul et Julien proposent des soirées époustouflantes où filles et garçons dansent à s'en démettre le bassin. En anglais comme en français, on n'a plus que ce mot à la bouche. Les juke-boxes surchauffés crachent leurs décibels au point qu'on surprend certains fêtards du samedi soir à twister au milieu de la Grand Place. Le public des jeunes ne semble nullement désorienté par la proximité des deux dancings. Au contraire, il voyage entre les deux décors ; celui des Cousins aux personnages nouvelle vague peints en noir et blanc sur les murs. Ou encore celui plus viril, plus macho de l'univers de Charlton Heston. Il y a bien sûr les acharnés, les supers fidèles, ceux qui n'iront jamais mettre un pied chez l' « autre ». Mais ceux-là ne sont pas légions. Et puis, il y a vraiment de la place pour deux. Mais le vent tourne, le twist se voit détrôné par le Madison. Cette fois, Julien qui a toujours voulu chanter saute sur l'occasion. D'autant qu'il dispose d'une fort belle voix, tout en puissance. Il réunit d'excellents musiciens, tels que Jo Postula à la guitare solo, et l'excellent compositeur Paul Davera qui signera ses meilleurs titres et il crée James Curtis and the Madisons. Le groupe va cartonner avec plusieurs titres, parmi lesquels Madison Go et The Mashed Potatoes Stomp.

Suite à cet article, on peut rajouter que Paul Pecriaux (ou Préciaux selon, membre des Cousins) est à la batterie, et Ralph Benatar au saxophone. Ces musiciens jouaient avant ensemble au Ben-Hur, Julien effectivement saute sur l’occasion. Paul Davera/Deneumoustier tient là son premier succès. Sauf qu’il n’en profitera jamais, le titre n’est pas déposé à son nom, et allié à d’autres « erreurs », il rumine encore aujourd’hui ce faux pas. On peut le comprendre ! . On le retrouve comme auteur pour le groupe dans lequel il tient la guitare, les Dollars. Il est aux côtés de Francis Jouaret qui lui aussi a fait partie des Enfants Terribles (qui sera remplacé suite à son décès par Jacques Floor) et Jean-Pierre Lauwers.

 

 

 

 


Les Dollars


Suite à l’insuccès du groupe, le producteur Jean Kluger estime que le chanteur seul sera plus facile à gérer, pour rencontrer un possible succès, à la place du trio. Jean-Pierre Lauwers devient Douglas, un pseudo choisi dans les prénoms anglo-saxon à la mode. Paul Deneumoustier suit Jean Kluger et se met à composer pour Douglas. Un premier EP sort en Belgique en mai 1967 chez CBS. Il est enregistré aux Studios Morgan de Londres, arrangé par Jean Bouchéty et produit par Kluger. Les 4 titres sont signés pour la musique par Franck Gerald et les textes par Paul Deneumoustier. Le titre « Ca Fait Peur » sort en tête de ce 4 titres, également édité en France avec une pochette différente. Suit un deuxième EP en 1968 avec le très bon titre « Dans le Grand Désert » écrit par Kluger et Pierre Delanoé, sorti aussi en France sous une pochette avec une photo prise au Trocadéro. Paul Deneumoustier n'écrira plus pour Douglas, seul un de ces titres sera enregistré par Dick Rivers (C'est Long Long Long) en 1965 et continuera dans le secteur puisqu’il deviendra VRP chez Decca. Cette fois-ci Douglas réussit à placer deux compositions co-écrites avec Franck Gerald, « Tu Reviens Quand ? » et « Les Bulles De Savon ». C’est enregistré aux Studios Pye de Londres, arrangé encore par Bouchéty, sauf « Quand Il Fait Chaud » par Burt Blanca. Cette composition devait être sous l’influence du titre de Desmond Dekker « Israelites ». Douglas en écoutant le résultat fut une fois de plus déçu.

Sur les 2 titres retenus pour figurer sur la réédition Cameleon issus de ces 2 EP sortis chez Disc’AZ en France, le sitar est tenu par Big Jim Sullivan, un session man extrêmement connu (et qui a joué pour Hallyday, Polnareff et Gainsbourg pour citer des stars françaises...). Ce renseignement provient de Jean Kluger lui-même et également de Douglas, sans avoir conversé ensemble avant mes questions, et ceci depuis 50 ans. La guitare acoustique est tenue par Jimmy Page, le reste des musiciens étant également des session men. Barry Morgan à la batterie (co-fondateur des studios Morgan, LONDON ALL STAR, BLUE MINK,...), Alan Parker à la lead guitare (BLUE MINK, CCS, CONGREGATION, MIKE BATT, RUMPLESTILTSKIN...), et Less Hurdle à la basse (MOHAWKS, MIKE BATT, LOU REED, ELTON JOHN...). Pour les cuivres, les claviers et la flûte, pas de noms retrouvés, mais on peut en déduire que ce sont également des musiciens de studios réputés.
Extrait du livre « Derrière Les Lunettes » , une biographie de Michel Polnareff écrite par Christian Eudeline où Jimmy Page témoigne : « J’ai joué avec beaucoup de français : Petula Clark, Johnny Hallyday, Michel Polnareff, Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Dick Rivers... La plupart du temps dans les studios Pye à Londres sous la direction de Big Jim Sullivan. C’est lui qui écoute la maquette et qui organise la chose. Il m’appelle et me dit : Rendez-vous demain à telle heure. Et j’y vais, en découvrant sur place la chanson. C’est aussi simple que ça. Mais je ne rencontre pas forcément l’artiste, car celui-ci vient seulement enregistrer la voix. Je n’ai pas non plus entendu le résultat final à chaque fois.. J’étais un vrai musicien de studio, qui venait faire sa séance et qui recevait son cachet, peu importe du style qu’on me demandait. »
Malgré ces deux disques assez réussis, un début de succès ne vient pas. Et faut dire que Douglas n’est pas aidé par le sort. Il doit passer à la télévision dans Tilt Magazine, présentée par Michel Drucker (sa première émission de variétés) pour la promotion du 1er EP, où il doit interpréter « Ca Fait Peur ». Pour sa bonne tenue sur le plateau, Jacqueline Joubert lui prodigue un petit cours. Finalement, sa prestation enregistrée ne passera pas à l’antenne, c’est Nicoletta qui sera choisie, aux côtés de Michel Polnareff, Antoine et Hugues Aufray. Et pour le deuxième rendez-vous l’année d’après, ce sera mai 68 qui annule définitivement les chances de se faire connaître au public français, malgré quelques passages dans des émissions de radio, comme celles de Rosko qui l’interviewe et de Hubert (Salut Les Copains), et d’autres en Belgique.

 

Les 2 EP français chez Disc'AZ, les 2 EP belges chez CBS et les 2 singles belges . Ils existent des singles promos avec pochette label.

Le 45 tours original , belge.

 

Ce n’est pas son dernier single qui sort fin 68 qui va y changer quelque chose. « Les Anges Noirs » est une adaptation qui tombe dans la variété. Ce titre fut un numéro un en Belgique en 1955 avec Vicky Down, pourquoi ne pas retenter le coup ?  Dalida l’effacera quelques mois après avec sa propre version.  Seule la face B aurait dû enfin le faire entrer dans les playlists de l’époque. « Si Je Buvais Moins » est un morceau parfait garage psychédélique, composé par Douglas et enregistré aux Studios Madeleine à Bruxelles, du côté de la Gare Centrale. Les musiciens sont des pointures des studios et l’orchestration est due à Lenjard Karz. Douglas cite les noms de Garcia Moralès à la batterie (The KLAN, J.J. BAND...), Burt Blanca à la guitare, un certain Golstein à la basse, mais rien de sûr, les souvenirs s’effaçant. Quelques temps plus tard, le label Philips le contacte pour savoir s’il voulait racheter tous les exemplaires qui restaient en stock chez eux; Il en prit 5 exemplaires et le reste fut mis au pilon.
Ce sera sa dernière tentative sous ce pseudo. Jean-Pierre devient ouvrier. On le retrouve sous le nom de John Lauwers avec un LP sur le label Lama en 1978, typiquement folk rock, qui devait sortir aux USA. Il ne lâche pas l’affaire en continuant avec le John Lauwers band avec José Cuisset (ex-Lagger Blues Machine et Downtrip), Guy Stroobant, Michel Vanstappen... , écumant les pubs du plat pays en passant par la Russie à l’occasion de la chute du mur en 1989, le son étant devenu beaucoup plus hard-blues.

 

Verso de la réédition

Je tiens à remercier Paul Deneumoustier, Jean-Pierre Lauwers, Thierry Deschamps, le site Mémoire 60/70 en Belgique, Giacomo Zorzi, Francesco Scardavi, Myriam Dekoster, Jean Kluger, Michel Van Stappen...

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