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des vinyles déjà édités mais introuvables ou trop onéreux. Punk, hard, garage, new-wave, folk, soul, seule l'écoute prédomine
dans le choix.

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70ème référence, Les SOMETHINGS.

 

ÉPUISÉ  /  SOLD OUT

Le groupe SOMETHINGS originaire d'AMIENS est composé de Gilbert Lefeuvre (guitare, chant), Christian Truffet (chant), Max Carl Devisme (basse), Guy "Dan" Demasure (guitare solo) et Jean-Pierre Pelhate (batterie).

 

Extraits du livre "Anti Yéyé" publié par Christian Eudeline aux éditions Denoël en 2006 :

GILBERT LEFEUVRE : Je suis né dans l'Oise à Montataire près de Chantilly, en 1945. J'arrive à Amiens à l'âge de 12 ans. Mes parents ne sont pas dans la musique, ils sont restaurateurs, mais ils jouent dans une troupe de théâtre amateur, ce sont eux qui me poussent à apprendre un instrument. Un jour mon père me dit qu'il faut que je sache jouer de la musique, car pour lui c'est partie intégrante d'une éducation. C'est d'ailleurs pour la même raison que je ferai un peu d'arts plastiques et aussi du théâtre. Je commence par l'accordéon à l'âge de 9 ans . Je rêve de jouer du saxophone mais il n'y a plus de place au conservatoire, et je me tourne vers la trompette. J'en jouerai pendant 7 ans. En parallèle, je me mets à la guitare et au clavier. J'apprends la musique au conservatoire d'Amiens, plus tard, j'obtiendrai un doctorat en musicologie à la Sorbonne.

CHRISTIAN TRUFFET : Je suis originaire d'Amiens, mes parents sont fonctionnaires. J'adore les premiers disques d'Elvis Presley et les Platters. Je n'écoute que ça d'ailleurs, avec Chuck Berry et Gene Vincent, ceci jusqu'à l'arrivée des Beatles. Je fais mes premières armes dans un groupe qui s'appelle les Aigles Noirs, en pleine période twist, époque des Chaussettes Noires et des Chats Sauvages. Je suis le chanteur, je ne joue pas d'instrument car je ne suis pas trop doué pour cela. Nous nous produisons souvent dans des cinémas de quartier, pendant les entractes. Dans le groupe, il y a deux frères, Christian et Michel Devisme, le premier joue de la batterie et le second de la basse, Jean-Claude Ertelain et Patrick Richou s'occupent des guitares et moi-même du chant donc.

GILBERT LEFEUVRE : Je rencontre les autres musiciens des SOMETHINGS bien avant que l'on commence à répéter, je dois avoir 15-16 ans et c'est en pleine époque Johnny Hallyday, Chats Sauvages... Ce sont des artistes qui déclenchent en moi l'envie d'abandonner l'accordéon pour la guitare, et je dois m'y prendre de nombreuses fois avent que mon père accepte. Dans mon quartier, celui de Saint-Maurice, je fais la connaissance de trois autres jeunes, mais surtout d'un type qui joue de l'accordéon comme moi, Christian Marcel. Il décide de se mettre à la guitare puis à la basse, c'est notre premier groupe, les Volcans. Je suis chanteur. Il y a trois guitares électriques dont une basse, et un batteur pour un résultat qui sonne entre les Shadows et Spotniks. Le rock instrumental est alors très en vogue. Ca ne dure pas très longtemps, on se sépare au moment où il y a ce grand concours à l'Olympia avec 111 formations, la Guitare d'Or du samedi 1er juin au lundi 3 juin 1963, le gagnant étant les Vicomtes suivi de Moustique....

 

 

Ensuite il y a un nouvel épisode qui s'appelle les Gentlemen, cette fois nous sommes trois guitaristes chanteurs. Puis, les SOMETHINGS, qui naissent de la dissolution des Gentlemen, sans doute parce que j'ai très envie de jouer avec un ami à moi, Max Carl Devisme, un excellent bassiste, très intuitif et très sensible.

CHRISTIAN TRUFFET : Un jour Gilbert me contacte parce qu'il cherche un chanteur pour son groupe, les SOMETHINGS, ce que j'accepte. Ca se passe aussi simplement que ça. Mes parents ne voient pas trop ça d'un bon oeil, surtout lorsque je laisse pousser mes cheveux. Gilbert est un peu la locomotive du groupe, c'est sans conteste lui le plus prolifique, celui qui compose sans aucune difficulté.

GILBERT LEFEUVRE : La génèse des SOMETHINGS se situe en 1965. C'est un souvenir fabuleux car nous sommes cinq à avoir les mêmes envies, la même passion pour le rock anglais, celui des Rolling Stones, des Beatles, des Small Faces et des Kinks... On travaille ce répertoire de reprise, mais à côté, nous écrivons nos propres morceaux en français. Dès les premières répétitions, et a fortiori en concerts, on mélange les deux. Nous répétons dans une salle de patronage et aussi chez nos parents, dans le garage au fond du jardin. Au bout de quelques mois, le patron d'une boîte à Amiens, le Rodéo, nous engage.

             

Nous y jouons régulièrement, une fois par semaine, plus tous les week-ends, samedi et dimanche, contre la symbolique somme de 50 francs par semaine. Mais c'est comme cela que nous rencontrons Raymond Legrand. Il est venu nous voir un jour et nous a donné rendez-vous dans son bureau à Paris. Deux années de suite, en 1965 et 1966, nous jouons dans un club Le Chatham au Touquet pour la période estivale. Nous ne sommes pas les seuls à assurer la saison et croisons plusieurs autres groupes. A chaque fois que l'on s'y produit c'est plein à craquer, c'est une boîte en sous-sol avec un bar. Il y a une piste de danse, et dans un coin une petite estrade. Les autres groupes qui se produisent sont les Volcans, les Top Ten ou les Rockets qui donnent dans le balloche, ils ont d'ailleurs un chanteur sosie d'Adamo.

Single belge

CHRISTIAN TRUFFET : L'un des souvenirs les plus marquants, ce sont ces saisons au Touquet lorsque l'on joue au Chatham et aussi au Tropicana. Il y a là un groupe parisien qui s'appelle Clechise, car au Chatham il y a plusieurs boîtes qui emploient des orchestres différents, souvent des anglais comme Take Five et Mickey Finn.

GILBERT LEFEUVRE : L'un des premiers concert que l'on donne, c'est à Mouscron en Belgique, au Twenty Club (N-d-C : tenu par Jean Van Loo, futur découvreur de Patrick Hernandez) en première partie des Animals. Cela doit être le 11 septembre 1965. C'est à ce moment-là  que je me rends compte d'un certain décalage entre eux, les anglais, et nous, les français.

Les Animals au Twenty Club le 11 sept. 1965

A  Amiens, nous faisons figure d'illuminés, nous sommes complètement isolés, on nous décrit comme les zinzins du coin, il n'y a pas une seule autre formation qui évolue dans le même style que nous, et il n'y a aucune salle de concert à proprement parler, donc il faut aller les voir au Cirque. C'est ainsi que je vais apprécier la tournée d'Antoine et les Problèmes, avec en deuxième partie Chuck Berry. Un grand moment, fabuleux même. Il y a bien un disquaire à Amiens, Lantèz, mais il est plus branché variétés françaises que rock anglais et il faut attendre plusieurs semaines... Avec les SOMETHINGS, nous sommes remarqués par le père de Michel Legrand, Raymond. Ce dernier nous auditionne dans son bureau à Paris, et je me souviens que Colette Renard est présente, un autre monde... Nous sommes au début de l'année 1967, et il semble séduit puisqu'il nous propose d'aller enregistrer un 45 tours à Bruxelles. Nous venons lui rendre visite plusieurs fois pour mettre quelques détails au point, et aussi pour la photo de la pochette qui est prise dans le quartier des Halles. Il nous paye également des costumes, du sur-mesure gris-bleu, un peu à la manière des KINKS, avec les lavallières. Par contre il n'aime pas trop notre nom à consonance anglaise que l'on a choisi à cause des THEM, pour lui, cela sonne trop avant-gardiste. C'est pour cette raison qu'on le fait précéder de l'article The, jusque-là c'était SOMETHINGS tout court !
La veille de l'enregistrement, Raymond a dépêché l'un de ses fils, Patrick pour nous faire répéter. Nous jouons nos morceaux toute la journée, et je ne suis pas sûr que ça soit une si bonne idée car nous n'avons pas l'habitude et sommes vraiment fatigués le lendemain... C'est pour cette raison que l'enregistrement va très vite que nous multiplions pas les prises, car nous n'avons plus de voix. Nous ne restons qu'une journée en tout.

Dans le studio à Bruxelles...

 

CHRISTIAN TRUFFET : L'enregistrement dure moins d'une journée puisque nous arrivons très tôt à Bruxelles et que nous repartons le soir même... Sur le disque, je chante deux morceaux, "le Monde Infernal" et "Au Gré Du Vent", c'est Gilbert qui enregistre les deux autres. C'est un très bon chanteur, surtout dans des conditions de studio, alors que moi je préfère la scène. Toutes les reprises que l'on fait, c'est moi qui les chante par exemple.

GILBERT LEFEUVRE : A l'époque de "Mister Lincoln", je suis très frappé par l'inégalité des droits de l'homme et j'estime qu'il est inadmissible que l'on traite les gens de la sorte sous le prétexte que l'on est jaune, vert, noir ou ce qu'on voudra...C'est pour cela que j'ai eu envie d'écrire une chanson là-dessus.

Max, le bassiste

CHRISTIAN TRUFFET : Les textes des chansons, notamment "Mister Lincoln" et "Le Monde Infernal" annoncent Mai 1968. J'ai de la chance de voir par exemple le SPENCER DAVIS GROUP et les WHO à la Locomotive. Dans le public je croise Brian Jones et Bill Wyman des ROLLING STONES.

GILBERT LEFEUVRE : Nous donnons plusieurs concerts, plutôt dans le nord de la France et le plus souvent on se fait passer pour des anglais. Nous jouons également au Ranch du Plessis-Robinson, un lieu mythique parce que Johnny hallyday en a fait l'inauguration. Le problème majeur du groupe, c'est que l'on ne gagne pas du tout d'argent. Nous sommes encore à la charge de nos parents, alors que la plupart de nos amis travaillent. Au début de l'année 1968, Dan rencontre une fille dont il tombe amoureux, il est le premier à nous annoncer qu'il veut quitter le groupe. C'est impensable de continuer sans lui. On se sépare donc à ce moment-là. Chacun part de son côté, moi je retourne chanter avec les Volcans où je deviens semi-professionnel. C'est une page dure à tourner car il y avait une vraie unité au sein des SOMETHINGS, nous partagions les mêmes goûts. J'ai sorti un autre 45 tours chez Decca sous le nom de Gilbert Land, qui passera lui aussi complètement inaperçu. Puis j'autoproduis le suivant sous le nom de Gilbert Land Marquess, les résultats ne sont pas meilleurs et je me tourne vers mes études.

Insert promo

Merci au site http://www.memoire60-70.be/ , Christian Eudeline, Régis Lagouille, Olivier Maître, Thierry Deschamps...

 


Paru dans Rock & Folk en novembre 2018

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